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39-45 dans le Jura et à Pleure : Quelques souvenirs

Maurice Puget

Léon Maurice PUGET

Un résistant de Neublans qui participa aux actions de sabotage à Pleure et Sergenon sur la ligne Chaussin-Lons-le-Saunier.

Maurice Puget est né le 23 juillet 1896 à Sainte-Croix. Il vivait avec sa famille à Neublans et était pisciculteur. Lors de la Première Guerre Mondiale, il fut blessé pendant les combats de la Somme, avant d’aller combattre à Salonique. Après la création de la zone libre, volontairement, il hébergea des personnes qui désiraient franchir la ligne de démarcation. Puis, le 26 septembre 1943, il fut chargé par Richard Louis, chef des groupements de résistance des secteurs de Saint-Germain du Bois et de Pierre de Bresse de former un groupe franc de sabotage. Son surnom dans la résistance était « Léon Bonnot ». Chargé de mission, il avait le grade de sous-lieutenant. Le groupe agira au sein du « sous-réseau grand-père  Son action consistait, entre autres, à des missions de renseignement, mais aussi à organiser le passage de résistants et de réfractaires recherchés par l'occupant, à les héberger et à les cacher, à leur fournir de fausses pièces d'identité ainsi qu’à mettre des armes à l'abri. Il assurait aussi des liaisons entre les divers groupements de la région de Neublans et de la Bresse Jurassienne. Chef du groupe de résistance de Neublans, à la tête d'un groupe franc d'une demi-douzaine d'hommes.  , il assure avec son équipe la préparation des déraillements ; la difficulté étant de ne faire dérailler que des trains de ravitaillement ou de matériel. Il a effectué à la tête de son équipe nombre de déraillements dans la région de Pleure, Chaussin et Neublans. C'est ainsi qu’au moins 8 déraillements ont été réalisés en 3 mois, entre la gare de Neublans et Chaussin ou entre Chaussin et Pleure, avec l'aide des outils d'un cheminot de Neublans, François Duchassin, qui fournissait des équipements pour déboulonner les rails. Les voies ferrées à cette époque étaient souvent gardées. Dans des rapports officiels d'activité sont notés différents déraillements auxquels a participé Léon Puget : entre Neublans et Chaussin : le 8 janvier 44, le 8 février 44, le 17 février 44 et le 3 mars 44 ; entre Chaussin et Pleure : le 26 février 44, le 8 mars 44 (train 9301) et le 20 mars 44 (train, 9626). Il est également écrit que : « bravant constamment le danger, Léon Puget s’est courageusement et vaillamment comporté à la tête de son groupe ; il représentait l’élite de la Résistance » Dénoncé, il est arrêté le 29 mars 44 pour faits de résistance par la Gestapo chez lui, sur son lieu de travail, en présence de sa femme. Le soir même, son camion de travail et une voiture - une Peugeot 201 - seront réquisitionnés par la Feldgendarmerie, et sa maison pillée et dévalisée. Une semaine après, la maman ira récupérer ses enfants au collège de Louans car les enfants étaient pensionnaires dans ce collège. Maurice Puget est d'abord enfermé à la Kommandantur de Chaussin, puis à la prison de la caserne Bouffez à Lons-le-Saunier. Il sera déporté le 21 mai 44 au camp de concentration de Neuengamme  et décédera en déportation le 5 mai 1945. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.   Sources  ·         Archives départementales de Lons-le-Saunier : Attestation de Richard Louis, président du CCL de Saint-Germain-du-Bois, chef des Groupements de résistance des secteurs de Saint-Germain-Du-bois et Pierre de Bresse, certifiée exacte et conforme par Vincent Henri, commissaire aux effectifs des groupes de résistance, chef du district de Louhans. Attestation du Lieutenant-colonel Gross d’homologation de grade FFI ; l’essentiel des informations ont été certifiées par le lieutenant-colonel Gross, chef de réseau . ·         Témoignage de l’épouse de Maurice Puget et des voisins. ·          Dans le train emportant les résistants de la prison de Lons, Alice Crost l’aperçut.  



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